Ma vie de pierre
Elle ne sait pas pourquoi
ces berniques & vers de vase
se sont amourachés d’elle.
« Bonjour Trésor! »
Ne la dérangez pas !
Elle rêve.
miRLiton
Ménagerie
dans ce rêve d’avant
*
ça reste la même peau
à l’envers du chapeau
*
par chance l’ami du rouge
pour apaiser la donne
à cheval sur le gris
*
À bas les malappris !
*
Caroline D.
.
Où çà ?
Dakota quitta le chenil
Une patte à la traine de guingois
heureux comme une plume en l’air
Intrépide dés la moindre flaque
À tout nous éclabousser
& le poursuivre dans les bois
Quand le loup y yé pas.
mirliton
Dakota, tu dis?
Il m’fait penser au chien de Rose.
Quoi qu’il en soit
t’aurais dû l’voir se trémousser
devant un étrange coffret rouge.
Il se tenait comme lui,
le museau dans le vent,
souriant aux effluves
d’un barde d’océan
& d’un désert lointain
…
caroLine D.
Les algues
Fil.le d’or
La tempête s’en mêle
Le rivage flottera incertain
& L’algue n’a qu’un dessein
Dériver vers la plage, rejetée
S’endormir, luisante de crachin.
Elle aussi s’emmêle
Sous son visage marin
La Fille d’or du destin
n’est plus qu’une exilée, oubliée
Noyée, une ombre du chagrin.
mirliton
D’entre les grains de sable
Au détour d’un trottoir de mer
Les vagues d’un matin pourtant
& d’un jour à se faire.
Lui reste le souffle du vent
Le creux chaud derrière le rocher
& sous sa peau le sel qui fond
Pour mieux se confondre.
Caroline D.
Stylo
Bleu de nuit
L’air est déjà ambiant.
Quand la lune est grise
Fourmillent les craquements
D’une nature plaintive.
Tous ces bruits prennent vie
& sous sa fine mise
Semble venir un frisson
Un soupçon de fuite.
mirLiton?
Caroline D.
Sur la fin d’une nuit.
D’où frémissent au matin
& la gorge & la main.
L’orange qui se transforme.
Souvent monte l’hésitation,
le noeud glissant de l’évasion.
Facette
D’un éclat, le miroir renvoie à Facette son image déformée.
Mouvante, juste passante, dans le cadre
Elle se retrouve pourtant, se reconnait dans ce portrait glacé
L’habitude de se voir ainsi inversée
& de s’y détailler.
MiR liTon
La fuite
De toutes nos peurs soudaines
La nuit fait le malin
À toujours croire fidèle
Elle réveille nos chagrins.
Hier, quand une trop belle
Éprise, nous montrait le chemin
Peureux, à tire d’aile
On s’ enfuyait au loin
& elle, pourtant sincère
Prête au regard complice
Incomprise & prise au dépourvu
Se désolait d’être ainsi isolée.
Mirliton
/ cAroLine D.
Elle ne se savait plus
Ni vivante ni morte
Comme Eurydice avant
Mais que le vent l’emporte
Fuyant tous les regards
On l’a vue se briser
Quand au dam de l’amour
L’amant s’est retourné
En chemin
Vient la nuit,en couverture de sommeil.
Les nocturnes s’agitent sans attendre.
Elle, elle suit le manège des terres
à la fin,s’endort recroquevillée
sur un lit de feuilles en partage
& la lune derrière les nuages.
🐾
mirliton
/ caroline D.
Près d’un bleu d’encre-ciel,
un rose qui ressemble
à un souffle d’hiver.
Ô combien de feux noctambules,
qu’elle y dorme enroulée
à la si belle étoile.
L’orange
Sous l’effet de l’orage
une nuit du tonnerre
diffuse dans l’air ambiant
des flashs de zébrures
& découpe par instants
ta silhouette de lumières
Clémentine
mirliton
/
Caroline D.
De tes mains qui se donnent
coulent autant de couleurs
du turquoise des jours
jusqu’aux nuits d’amarante
C’est ton âme féline
le sais-tu seulement
Clémentine?
Fusion ( gaufrette amusante)
de mine ou de velours,
les corps savent le temps,
le plaisir de l’instant.
Caro Line Dè
Vague à l’âme
Que n’avait-il pas vu
de ces choses du monde
pour en arriver là
où l’on porte le blâme?
Le chemin était lourd,
si pesant de silences,
la vague longue à briser.
Caroline D.
Le rêveur
Renverse le paysage
Une partition de bruits
Un rythme de feuilles mortes
Écrasée de brindilles parsemée de cailloux
Tu te surprends à prendre le pas
Murmurant une musique de mots.
Mirliton
Paréidolies
de cheminer à nos pas,
Tu retournes dans ton lopin de terre
Ton donjon sous les toits.
Sous la couette, tu te livres,
Tu écoutes ta maison
Respire le silence des nuits.
& sans un ciel d’étoiles
Tu fermes les yeux
Attendant le sommeil
La tête dans l’édredon
Pour enfin t’envelopper de rêves.
Pareille endormie.
Mirliton
Carnet
La carrée d’la fillette
L’enflammée
Des rumeurs plein la tête
une ritournelle de mots
(encore à prononcer)
un nuage qui passe
qui change sans cesse d’image
&
sous un ciel troublant
d’éclats filants d’étoiles
Elle traverse l’instant
comme un temps idéal.
miiRLiiton / caroline D.
Qu’on me laisse à rêver
la couleur des jours
l’écarlate d’un ciel
le sable d’un baiser
&
que mon corps se robe
d’un turquin de velours
près des rivières de cendres
où coulent nos amours
L’indolente
Mais je te reconnais, tu vois
c’est ta pose berçante
toujours un pied ailleurs
que sur la terre ferme.
Ton père te le disait
assieds-toi comme il faut
& toi tu rêves encore
de tendres sortilèges
& de cortèges blancs
sur des matins de neige.
Caroline.D.
Cratère
***
Caractère de charbon ardent
Le noir d’ivoire brule sans flamme
Soudain pris par de sombres desseins
Torturé comme au chant clandestin
Vulcain enflamme sans rime
Juste l’irruption du volcan.
***
Mirliton
Il sait le bleu d’abysse
plus profond qu’on y voit.
Au hasard des caves
& des pactes tacites,
il s’arrête pour entendre
l’épanchement de la lave.
Caroline D.