Où çà ?

Où çà?

Dakota quitta le chenil
Une patte à la traine de guingois
heureux comme une plume en l’air
Intrépide dés la moindre flaque
À tout nous éclabousser
& le poursuivre dans les bois
Quand le loup y yé pas.

mirliton


Dakota, tu dis?
Il m’fait penser au chien de Rose.
Quoi qu’il en soit
t’aurais dû l’voir se trémousser
devant un étrange coffret rouge.
Il se tenait comme lui,
le museau dans le vent,
souriant aux effluves
d’un barde d’océan
& d’un désert lointain


caroLine D.

Les algues


Fil.le d’or

La tempête s’en mêle
Le rivage flottera incertain
& L’algue n’a qu’un dessein
Dériver vers la plage, rejetée
S’endormir, luisante de crachin.

Elle aussi s’emmêle
Sous son visage marin
La Fille d’or du destin
n’est plus qu’une exilée, oubliée
Noyée, une ombre du chagrin.

mirliton


D’entre les grains de sable
Au détour d’un trottoir de mer
Les vagues d’un matin pourtant
& d’un jour à se faire.

Lui reste le souffle du vent
Le creux chaud derrière le rocher
& sous sa peau le sel qui fond
Pour mieux se confondre.

Caroline D.

Bleu de nuit

Bleu de nuit

L’air est déjà ambiant.
Quand la lune est grise
Fourmillent les craquements
D’une nature plaintive.

Tous ces bruits prennent vie
& sous sa fine mise
Semble venir un frisson
Un soupçon de fuite.

mirLiton?
Caroline D.

Sur la fin d’une nuit.
D’où frémissent au matin
& la gorge & la main.
L’orange qui se transforme. 

Souvent monte l’hésitation,
le noeud glissant de l’évasion.

Facette

Facette

D’un éclat, le miroir renvoie à Facette son image déformée.
Mouvante, juste passante, dans le cadre
Elle se retrouve pourtant, se reconnait dans ce portrait glacé
L’habitude de se voir ainsi inversée
& de s’y détailler.

MiR liTon

La fuite

La fuite

De toutes nos peurs soudaines
La nuit fait le malin
À toujours croire fidèle
Elle réveille nos chagrins.

Hier, quand une trop belle
Éprise, nous montrait le chemin
Peureux, à tire d’aile
On s’ enfuyait au loin

& elle, pourtant sincère
Prête au regard complice
Incomprise & prise au dépourvu
Se désolait d’être ainsi isolée.

Mirliton

/ cAroLine D.

Elle ne se savait plus
Ni vivante ni morte
Comme Eurydice avant
Mais que le vent l’emporte


Fuyant tous les regards
On l’a vue se briser
Quand au dam de l’amour
L’amant s’est retourné

En chemin

En chemin

Vient la nuit,en couverture de sommeil.
Les nocturnes s’agitent sans attendre.
Elle, elle suit le manège des terres
à la fin,s’endort recroquevillée
sur un lit de feuilles en partage
& la lune derrière les nuages.
🐾
mirliton

/ caroline D.

Près d’un bleu d’encre-ciel,
un rose qui ressemble
à un souffle d’hiver.
Ô combien de feux noctambules,
qu’elle y dorme enroulée
à la si belle étoile.

L’orange

L’orange

Sous l’effet de l’orage
une nuit du tonnerre
diffuse dans l’air ambiant
des flashs de zébrures
& découpe par instants
ta silhouette de lumières
Clémentine

mirliton

/
Caroline D.

De tes mains qui se donnent
coulent autant de couleurs
du turquoise des jours
jusqu’aux nuits d’amarante
C’est ton âme féline
le sais-tu seulement
Clémentine?

Paréidolies

Revenue des vibrations color,
de cheminer à nos pas,
Tu retournes dans ton lopin de terre
Ton donjon sous les toits.
Une faible radio diffuse un air de rien
Sous la couette, tu te livres,
Tu écoutes ta maison
Respire le silence des nuits.
Bien clos, ta chaleur te garde
& sans un ciel d’étoiles
Tu fermes les yeux
Attendant le sommeil
Les mains posés sur le ventre
La tête dans l’édredon
Pour enfin t’envelopper de rêves.
Pareille endormie.


Mirliton

L’enflammée

L’enflammée

Des rumeurs plein la tête
une ritournelle de mots
(encore à prononcer)
un nuage qui passe
qui change sans cesse d’image
&
sous un ciel troublant
d’éclats filants d’étoiles
Elle traverse l’instant
comme un temps idéal.

miiRLiiton / caroline D.

Qu’on me laisse à rêver
la couleur des jours
l’écarlate d’un ciel
le sable d’un baiser
&
que mon corps se robe
d’un turquin de velours
près des rivières de cendres
où coulent nos amours

Cratère

Cratère
***
Caractère de charbon ardent
Le noir d’ivoire brule sans flamme
Soudain pris par de sombres desseins
Torturé comme au chant clandestin
Vulcain enflamme sans rime
Juste l’irruption du volcan.
***
Mirliton


Il sait le bleu d’abysse
plus profond qu’on y voit.
Au hasard des caves
& des pactes tacites,
il s’arrête pour entendre
l’épanchement de la lave.

Caroline D.