Nocturne

 

La nuit, l’attention au silence des étoiles,

Au ciel noir d’étincelles , à l’espace qui l’enlace,

Remplit d’aise celle qui le matin même

Se morfondait chez elle

Ne sachant plus trop bien quoi faire

Des verts tristes pâturages immobiles

Ou des inconnus qui passent

À la déroute dans leur boite de métal.

 

Mirliton

Couvert

Le couvert 1

Un bouton de rejets de ronces et de branches.

À peine un monticule de brindilles sèches,

Rassemblées en attente, prêtes à bruler.

Dedans, des nids où sommeillent des mulots

Et la nuit, fugitifs, ils en sortent furtifs.

~


La fleur tendre est fraiche et son parfum entête.

Le pétale a été lentement grignoté par l’insecte,

Puis, gavé, il s’envole goûter ailleurs la suite.

Il laisse dans les courbes géantes sa marque,

Un reste involontaire de table mal débarrassée.

~

Le couvert 2

Mirliton

Zinc & guinguette 


Au zinc, à faire un rien grise mine,

La midinette médite le nez dans son vin.

Triste, noyant d’eau son anisette.

Un bel adonis sort clandestin 

Lucie hallucine, grimpe, bêle,

grince des dents, grimace.

Indécis, le dieu toujours déçu descend.

Imbécile, le traitre fuyant la dépasse,

Malpoli, irritant tournedos.

Le bel ado laissant là la belle

Sans son numéro d’appel, 

Sur sa faim, elle, le nie & le renie, l’irritant.


Mirliton pour La Desprée

Le chevalier d’Éon


Où est – il?

Fuyant le regard, l’invisible,

Entre deux portes,quitte le secret du roi.

L’espion se carapate en coulisse.

La figure tranche sur l’habit au genre incertain

Le personnage, platement s’abstrait, sort du décor

Quand se découpe en noir, comme en ombre, son profil.
Mirliton

Vue cavalière

(cheminer)

Le chemin s’insinue dans la torpeur ambiante,

Un cavalier s’endort et sa monture balance,

Suivi par le bourdon de mouches satellites.


(- Façon transat)


Il hallucine, il rêve aux lointaines allongées

Qu’il dévisage au fond des paysages

Quand les vallons forment en mirages des belles.


(- des nouvelles?)


Et il poursuit la route feuilletant sa mémoire

Jusqu’à ce que tout à coup, d’un écart de sabot

Il tombe à vau l’eau, entrainant la d’moiselle.

( atterrir )

Mirliton

Air de Java

La nuit inassouvie garde à la lampe

Le lecteur en haleine, en attente.

& sous le couvert des mots, trémolos,

Y’se prend derechef pour l’héros.

~

(Qu’est ce qui lui prend à l’hélico?

Java à nous tourner la tête.

L’air à l’entête du pas chaloupe,

Illico, il lui hache ses mots.)


& pis, l’innocent gamberge,

chavire l’écarlate du lit,

dérange savamment les plis

& pis, doucement, délie

Les rubans d’sa chemise de nuit.

~
& chaloupe un air de piano, à courte paille,

Grelot, gros dos à gogo … tout l’tremblement.

La nuit affutant les couteaux,

Chevauchant la piste d’la gazelle,

Il lui mit un peu trop prés, aimant,

D’un doigt, offusquer la Rosette.

~
& pis sans arrêt, sans un mot, à quatre pattes

Alléchant, souvent goûter sa bouche coquette.


Mirliton