Girolle & citron
~
… posent en souvenir
Monochrome, cyanotype,
bras dessus bras dessous.
~
Par nature domestique,
un coin de table
Associe en cuisine
Les parfums aux couleurs.
~
Marmiton
Girolle & citron
~
… posent en souvenir
Monochrome, cyanotype,
bras dessus bras dessous.
~
Par nature domestique,
un coin de table
Associe en cuisine
Les parfums aux couleurs.
~
Marmiton
Mélancolique
Certains visages évanescents
Nous plongent dans des pensées hypnotiques.
~
Bien qu’une robe en toupie
Noire de volants évoque le deuil
& qu’un appui, une chaise vide,
Laisse la place du revenant;
~
Un regard, pareil
au portrait romantique d’Aline Chassériau,
inscrit dans l’ovale parfait de son visage,
Une langueur mélatonique.
~
Mirliton
Souvenir de l’inondation
Décor de circonstance,
Peinturlure, badigeon
Un photographe ambulant
S’amuse à l’inondation.
Les chalands s’installent
Dans l’esquisse de l’embarcation
Prenez la pose!
Dans l’même bateau
D’un blanc évanescent
Exigu de jupons
Les demoiselles chavirent
Débordent, débarquent
À la rescousse!
Éclabousse le mousse
Emporté par l’élan,
Pagaye dans la pagaille
D’une rivière en crue.
Le courant les avale.
Dévale en cascade
Dans le jus, dans le bouillon.
Enfin….de l’émotion!
Mirliton
Nuit blanche
~
Elle ne fait encore qu’une apparition,
Trainant la fatigue de sa longue nuit
Comme pour oublier le petit matin.
~
Elle s’installe dans la cuisine
Remplit d’eau et de café une machine à grogner
& dans le fumet de son breuvage
Cherche le courage de regarder le jour se pointer.
~
Elle pense, là, accoudée, le regard oblique
& ressasse une nuit perdue sans rêve.
A-t-elle voulu éviter le trouble des ombres frôlées?
~
Mirliton
Le renard dans le poulailler.
Bambous & cordages/ acrylique blanche sur un plastique noir
(Environ 6m x 4m) Paris – Grand Palais 1987
~
Jadis j’installais ce cerf volant suspendu en arrêt.
Sous l’immense coupole, j’aimais son air de papillon instable
……& la pagaille mise par le renard de l’histoire dans ce poulailler.
La rage est au renard & la fuite des poules pas assez volatile.
~
N’est il pas?
~
L’image (que je croyais) perdue refait surface.
~
Au creux d’un conte, la nuit,
Le lit en bateau, la tourmente
Traversée de visions.
~
L’héroïne subit les soubresauts
De noires persécutions,
Essuie une pluie d’illusions.
~
Au matin, l’happy end finit
Par dégager le ciel. Fatiguée.
Les troublions disparaissent.
~
Mirliton
Une chorale de fuseaux
Active un fil d’épeire
Pour orner une culotte
D’un piège en mailles fines.
Tout en haut des guiboles,
Une dentelle clandestine,
souligne la chair & tendre
Rose & brode des délices.
Mirliton
Quelquefois l’image est fragile.
Si le trait volubile disperse l’intention,
Dans son apparition, la figure est toujours un prétexte
À une lecture de la profondeur du champ.
On organise alors sa propre vision.
Nul besoin de cadrage pour rendre vie à la scène.
Elle se joue d’elle même & reste muette, livrée à l’interprétation,
Comme une conversation inaudible entraperçue derrière la vitre.
Mirliton
Pire que Pierrot dans sa nuit attique,
Vers Galilée à la lunette déployée,
L’étrange roulette historique
Grave Higelin au sillon électrique
sa voix lactée & le dirige
De l’ éphémère au phonétique.
Mirliton
Chafouine, pas contente
d’être coincée dans sa chambre
sans son intime portable.
Bébé dort…
La nacelle ne le berce plus,
Il dort hors du landau.
~
La capote hésite à s’articuler,
Elle glisse sans point de suspension.
Les roues disparues dans l’érosion
& le guidon qui rouille à l’abandon,
Peut être au fond d’un corridor?
Encore!
~
Mirliton